Dans la forêt ...

Risentsu fut réveillé à l'aube par les premiers rayons du Soleil. Il grogna et s'étira doulouresement. La veille, un serpent l'avait pris par surprise et lui avait mordu le molet gauche. Délicatement, il remonta son pantalon jusqu'au dessus de son genou puis se pencha pour examiner la blessure. Le reptile avait planté ses crochets dans les muscles jumeaux de son molet et son venin s'était rapidement propagé dans sa chair. La peau autour de la blessure avait pris une teinte violacée et du pus continuait à sortir régulièrement de la plaie. Risentsu eut une grimace de dégout en voyant l'état de sa jambe mais ne s'inquiéta pas outre mesure. L'animal qui l'avait , d'après ce qu'il avait pu en voir, mesurait un petit peu plus d'un mètre et demi d'envergure et sembalit pesé près de cinq livres. Il avait appris, lorsque qu'il avait été l'aide du guerrisseur à l'armée, que la gravité des morsures dépendant de la physionomie du reptile et que celle d'un serpent avec de telle caractères morphologiques n'était pratiquement jamais mortelle. Il y passa tout de même un onguent qu'il avait fabriqué avec les plantes qu'il avait trouvé dans la forêt pour éviter que la blessure ne s'infecte davantage. Risentsu soupira devant sa stupidité et son manque de prudence. Puis, le jeune homme se traina tant bien que mal jusqu'à la rive du petit ruisseau qui traversait la clairière. Il s'était endormit là la nuit précédente, trop fatiguée pour regagner son abri...
Depuis quelques temps, l'idée lui était venue de remplacer sa défunte Miel par un autre animal de lien. Insoucient comme il l'était, il avait cru bon de tenter de tisser des liens avec un reptile. Il n'avait vu que la force et le peur qu'inspirerait un tel animal à ses ennemis et n'avait pas tenu compte des conseils des anciens. "Ne jamais rien tenter si l'animal ne veut pas de vous, la magie est un lien qui unit deux êtres depuis leur naissance, seulement, ils ne s'en rendant compte que bien plus tard", ainsi avait parlé tous ses professeurs et, une fois de plus, ils avaient raison. Il avait eu de la chance que les choses en soient restées là, tout être vivant refuserait qu'on s'immise dans son esprit sans son consentement et s'était exactement ce qu'il avait fait...
Il retira ses chaussures couvertes de boue, plongea ses pieds meurtris dans l'eau et entreprit de nettoyer ses vêtements. Cela faisait maintenant près de deux ans qu'il vivait reclu dans la forêt, sans le moindre contact avec un individu de son espèce. Il avait appris à subevenir seul à ses besoins : il chassait, pêchait et s'était même construit une cabane avec du vieux bois pour passer l'hiver. Il essaya de se souvenir de toutes les mésaventures qui lui étaient arrivés depuis sa désertion et ne put s'empêcher de penser qu'il était victime d'une malédiction. Il sourit à cette pensée puis secoua la tête : il devait assumer les conséquences de ces actes, c'était tout.
C'est à ce moment là qu'il vit dans l'eau le reflet d'un loup qui s'approchait de lui...

Lentement, narzyl s'était approché del'humain, comme hypnotisé par celui-ci. Quelqe chose l'attirait en lui. Le loup qui avant, avait l'habitude de vivre en solitaire, et de duir toute forme de vie, avançait aujourd'hui vers un homme qu'il venait d'appercevoir pour la première fois. Il s'arrêta, penchant la tête sur le côté pour mieux l'observer, et resta dans cette position pendant près de trois ou quatre minutes, le jeune homme, en face de lui, s'était immobilisé, le regardant du coin de l'oeil, ne sachant comment réagir. Narzyl passa un langue rouge sur ses crocs gris, poussant un gémissement amical. Son regard jaune renconra les yeux bruns de l'humain, et il avança de quelques pas. Maitenant les pattes dans l'eau, il regardait la Rapide emporter les branches et les feuilles mortes. Son pelage épais empêchait la morsure glaciale sur sa peau. Le reflet du soleil sur l'eau, refleté sur le pelage de l'animal, offrait à cette scène un revers féérique, et le poil scintillant du loup renforçait l'air majestueux de la bête, pourtant encore très jeune. Narzyl s'était imobilisé pour voir la réaction de l'humain, redoutant que celui-ci parte en courant. Mais au fond, si c'était le cas, c'est que ce n'était pas le bon. Le bon quoi? narzyl ne savait pas, mais ce Grand-Sans-Queu l'intriguait. Et ce nouvel interête le troublait. De nature curieuse, il voulait savoir pourquoi. L'autre humain n'avait toujorus pas bougé, comme pétrifié. Mais le louveteau, bien que jeune, n'était pas sans experience. Ce n'était pas la peur, l'admiration ou tout autre chose futile, c'était ses sens qui se réveillaient, un instinct animal qui lui rappelait la total maitrise de ses capacités.

Risentsu resta quelques instants sans bouger, fixant le loup du coin de l'oeuil. Il sentait provenir de lui une aura magique qui semblait l'appeler. Pourtant, le jeune homme, ayant tiré leçon de l'épisode de la veille et ressentant encore la douleur tenace de la morsure du serpent, ne fit aucun geste brusque et se tourna lentement vers l'animal. Il était jeune, certes mais parraisssait déjà redoutable. Il tendit la main vers le loup, sans trop l'approcher de lui : il ne voulait pas lui faire peur, juste lui montrer qu'il ne lui voulait pas de mal. Il sortit avec grande peine ses pieds de l'eau, renfila la chemise qu'il venait de laver et se leva doucement.
"-Bonjour, petit loup."
Il lui sourit et se dirigea vers les arbres, pour quitter la clairière et rentrer dans sa cabane. Le loup suivit de la tête le mouvement du jeune homme et sembla hésiter à le suivre. Risentsu eut un petit signe d'encouragement envers la bête qui vint en trotinant jusqu'à lui.
Tu es beau toi ...ça te dirait d'aller chasser ?
Le loup parut surpris, se resaissitt puis acquiesça en secouant la queue. Risentsu le conduisit à travers les arbres jusqu'à une zone particulièrement giboyante. Soudain, le jeune homme se rendit compte qu'il n'avait pas utilisé sa voix pour communiquer avec l'animal mais au contraire, comme il ne l'avait plus fait depuis bien longtemps, il avait utilisé sa pensée... C'était un vieux réflexe qu'il avait réemployer et, bizarrement, le loup l'avait accepté plutôt facilement.

Narzyl avait suivit l'humain jusque dans la forêt. Celui-ci avait une grande experience de la comunication avec les animaux. Lentement, il s'était raproché, et tous deux avaient chassés longuement. A eux deux, il purent ramener un cerf de taille moyenne, et Narzyl tenait fierement dans sa gueule un jeune aigle qu'il avait attrapé lorsque celui-ci volait bas. Il s'assirent dans la cabane, discutant avec le langage des yeux. Tout doucement un lien s'était tissé entre eux, et la méfiance dont faisait preuve habituellement le loup s'était totalement éclipsée. Le soir même, pelotonée contre le jeune homme, narzyl s'était endormis.
Lorsque le soleil l'avait enfin réveillé, le jeune loup était parti chasser et avait rammener de la viande pour son nouvel ami.
Promenant un regard curieux sur celui-ci, il détaillait le moindre geste, le moindre mouvement et ceux qu'ils pouvaient traduire. Enfin, il osa s'approcher un peu plus et déposa un museau humide sur les genoux de l'homme.

Risentsu baissa les yeux vers le loup lorsqu'il sentit son museau se poser sur ses genoux. Il passa sa main sur sa tête et lui gratta les oreilles. Le jeune animal grogna de satisfaction puis lui montra la viande qu'il venait de chasser. Risentsu se leva et entreprit de rassembler du bois sec pour allumer un feu. Le loup eut un regard étonné vers lui, comme si l'idée de cuir la viande lui parraissait totalement folle. Le jeune homme coupa donc le lapin qu'il avait rammené en deux parts inégales et donna la plus grande au jeune loup.
Au fait, comment t'appeles-tu ?
Quand ils eurent fini de manger, ils retournèrent dans les sous-bois, jusqu'au ruisseau où ils s'étaient rencontrés la veille, et se déshaltérèrent. Puis, ils se couchèrent dans l'herbe chaude, à l'ombre d'un grand chêne et s'endormirent.
Risentsu sentait que le lien qui unissait leur deux esprits se renforçaient à chaque seconde qui passait et il eut bientôt l'impression de connaître certaines pensées, sinon certaines envies du loup si bien que, malgré qu'ils ne se connaissent que depuis quelques heures, il avait pris l'habitude de la gratter que sa fourrure le démangeait ou encore de proposer de partir à la chasse quand il sentait la faim de son jeune loup revenir.

Narzyl parlait par la pensée, de sa voix grave et claire. Ce retour à la vie en "communauté lui laissait un sentiment étrange qui s'estompait au fur ét à mesur, remplaçait par le bien-être. Narzyl vint se blottir contre son compagnon réclamant des caresses. Le grand-Sans-Queu lui gratta derrière les oreilles, comme il aimait tant, tandis que le jeune loup couvrait son visage de léchouille furtive. Les liens qui les unissaient se renforçant au fur et à mesur, il fut vite satisfait de leur relation.

Narzyl, et toi?

Il auraient pu vivre resclue de toute société ainsi, mais la monotonie des journées les lassèrent vite, et ils décidèrent d'aller explorer les environs. Narzyl, , avançait en tête, prêt à courrir et à se défouler.

Risentsu ressentait une vague appréhension à s'approcher si près de la civilisation mais il ne réussit pas à convaincre Narzyl de changer de direction. Son allure éfrénée obligeait la jeune homme à courir derrière lui pour ne pas se faire distancer. Pendant plusieurs jours, ils errèrent sans but précis, se rapprochant toujours de plus en plus implacapablement vers la ville. Risentsu et Narzyl apprennait peu à peu à se connaître et leur contact se faisait davantage sur et stable. Un matin, près d'un mois après leur recontre, au milieu de l'une de leur course folle, ils croisèrent le tracée d'une ancienne piste commerciale. Il ne pouvait s'expliquer mais il la suivit sans l'emprunter, à l'ombre des arbres, Narzyl sur ses talons. Le louveteau ne semblait pas comprendre la raison de cette escapade ni le besoin de Risentsu de retrouver les gens de son espèce : l'animal semblait se satisfaire pleinement de leur situation. L'après-midi, ils arrivèrent au sommet d'une petite colline, d'où ils purent apercevoir les premières habitations de la cîté.
Attends moi là...
Le loup ne prêta pas attention à son propos et fit mine de le suivre. Risentsu lui lança un regard noir plein de colère, si bien que son compagnon ne put que lui obéir.
Tu ne peux pas m'accompagner là-bas... Je dois y aller seule, de la même façon que je ne rejoins pas ta meute, tu ne peux partager ce pan-là de mon existence...
Il lui gratta les oreilles et descendit le flanc opposé de la colline, en direction de la ville. Il savait qu'avec la distance son lien mental avec Narzil irait s'amenuisant et il en profita pour lui communiquer une dernière pensée.
Attends moi, je ne serais pas long... De retour avant la tombée du jour, je te le promets...
La ville se situait encore à une demi-lieue de distance et, comme pour prouver à son compagnon qu'il honorerait son accord, il se mit à courrir le long du chemin sinueux et truffé d'ornières. A plusieurs reprises, il manqua de tomber mais se reprit pour continuer son chemin à plus vive allure encore. Il arriva enfin à la porte de la cîté, essouflé. Il se rendit directement dans le centre et se restaura dans une auberge de pauvre qualité. Il paya son repas avec les quelques puèces d'argent qui lui restaient puis passa une partie de la soirée à écouter les comérages de ses voisins de table. Puis, il reprit sa course folle en sens inverse, bénissant les dieux qu'il fut l'été et que le soleil n'eut pas encore achevé sa course dans le ciel.
*Narzyl semble avoir un caractère coléreux ... inutile de le blesser par un retard...*
Il trouva le jeune loup endormi, à l'ombre d'un chêne, la tête reposant sur ses pattes avant. Il carressa son pelage et soupira. Narzyl bougea légèrement et entr'ouvrit les yeux.
Profites-en mon frère, la paix ne va pas durer ...
Il lui raconta alors les discussions qu'ils avaient suprise plus tôt dans la journée et lui expliqua que les nouvelles désastreuses qu'il avait reçu de la guerre à la frontière l'avait convaincu de rejoindre les rangs de l'armée...